Nicolas Gilbert - collaborateur
Le triathlon récompense l’effort et la persévérance. Contrairement au sprint en athlétisme où la marge de progression est limitée à quelques dixièmes de secondes, vous pourriez sans doute retrancher plusieurs minutes à votre meilleur chrono en triathlon (toute chose étant égale par ailleurs) l’été prochain.
Or, pour y parvenir, il n’y a pas de secret : peaufiner sa technique, améliorer son endurance, perfectionner son matériel, optimiser sa stratégie nutritionnelle, apprendre à bien gérer l’effort, pratiquer ses transitions, etc. C’est un processus qui peut sembler à la fois excitant… et un peu décourageant. Je vous propose donc 5 trucs pour orchestrer votre préparation en vue de la prochaine épreuve.
Se donner les moyens de ses ambitions
Je n’ai rien contre le slogan « sans limites », mais il faut garder en tête qu’un objectif réaliste tient compte de 3 facteurs. D’abord, votre niveau de forme actuel : Je commencerais par l’évaluer si vous n’avez aucune référence puisque c’est le point de départ. Un simple test de 200 mètres en natation, de 20 minutes sur le vélo stationnaire et de 1500 mètres en course à pied suffisent.
Ensuite, votre degré d’engagement : Soyez honnête avec vous-même, car la constance à l’entraînement constitue la clé du succès. Il est préférable de nager régulièrement 2 fois par semaine plutôt que tous les matins de janvier pour abandonner en février.
Finalement, du temps que vous avez devant vous : les projets à court terme sont motivants, ils servent de tremplin vers les plus grands rêves, mais parfois, on préconise une réussite précoce (compléter son premier et dernier Ironman le plus tôt possible peut-être) au détriment d’une vision à long terme.
Planifier et adapter!
Avant tout, je recommande généralement de rejoindre un groupe d’entraînement ou de se doter d’un entraîneur et d’un plan personnalisé. Inutile de dire qu’il faut suivre la recette pour obtenir le résultat escompté. Cependant, n’oubliez pas qu’il s’agit de votre responsabilité de demeurer à l’écoute de votre corps et votre esprit, puis de communiquer avec votre mentor au besoin. Après, il n’y a aucun mal à rectifier le tir pour prévenir l’ennuie, le surmenage, les blessures quitte à ajuster son calendrier de compétition.
Patience et confiance
Vous êtes motivé comme moi et les événements sportifs sont nombreux, la tentation est forte de se mettre au défi à la moindre occasion. Pourtant, un bon triathlète sait choisir ses batailles. Qu’est-ce que ça signifie? En compétition, pour maximiser vos chances d’atteindre le but, vous devez déterminer la distance sur laquelle vous souhaitez performer cette année et surtout, quand vous voulez être à votre meilleur. À l’entraînement, une périodisation s’impose pour en tirer le maximum. Qu’est-ce que ça implique? S’accorder suffisamment de récupération et prioriser une discipline, une qualité athlétique ou une filière énergétique temporairement. Un mal nécessaire pour améliorer ses faiblesses et exploiter ses forces.
La préparation spécifique
Il est peu probable que vous soyez à l’aise dans un troupeau en eau libre avec une combinaison isothermique pendant un triathlon si vous avez toujours opté pour des longueurs en solitaire à la piscine. Dans les semaines qui précèdent l’épreuve, je m’efforce d’apprivoiser l’allure que je cible, je passe plus de temps sur le vélo de triathlon et je cours souvent les jambes lourdes. J’essaie également de me préparer en fonction des conditions appréhendées et du parcours auquel je m’attaquerai. J’en profite aussi pour tester le matériel ainsi que les produits nutritionnels que je compte utiliser pour éviter les mauvaises surprises.
Les sacrifices
Lorsque je me fixe un objectif, personnellement, je réfléchis à ce que je suis prêt à sacrifier ou non pour parvenir à mes fins. Bien sûr, il faut faire preuve de rigueur et de discipline pour aller s’entraîner lorsque toutes les raisons sont bonnes pour ne pas y aller. Quand la fatigue s’installe, quand la pression sociale est forte, quand la météo est défavorable. Toutefois, la mission peut facilement devenir une obsession. Je vous invite donc à prendre du recul pour ne pas compromettre l’essentiel que ce soit la santé, l’école, la sécurité, l’amitié ou la famille, par exemple.
À propos
Nicolas Gilbert est un athlète professionnel, amateur de plein air et adepte de culture physique. Il est membre de l’équipe Sailfish, s’entraîne sérieusement sans trop se prendre au sérieux depuis 2007. Il évolue sur la scène provinciale, nationale et internationale en triathlon.