Par Francis Bachand
Au cours des 10 dernières années j’ai eu la chance de tenir des camps et m’entraîner à plusieurs endroits dans le monde. Je suis forcé d’avouer que mon endroit préféré reste St-Georges en Utah. Les paysages décadents, les roches rouges, le respect de la population locale, les facilités sportives et les variations de terrains en font un endroit unique et grandiose.
Assurément, choisir un endroit paradisiaque et s’y exiler pour une semaine de camp d’entraînement peut sembler un bon investissement de temps et d’argent. Plusieurs aspects restent à tenir en compte. Je vous parle dans cette chronique des quatre points à prioriser et des pièges à éviter sur le choix de camp et l’entraînement qui s’y rattache!
Le côté social
L’apprentissage par le groupe, vous connaissez? Chaque moment d’un camp en est un d’apprentissage. Socialement, vous êtes entouré de passionnés comme vous. Le facteur temps n’étant plus un enjeu, les discussions sont enrichissantes et vous prenez le temps d’apprendre et de pratiquer les petits détails clefs. La nutrition, le positionnement, les stratégies de course, aucune discussion n’échappent à un souper de camp!
Le terrain de jeux et une équipe d’entraîneurs qualifiés
S’assurer de choisir un terrain qui correspond à son niveau et ses objectifs est de mise. Évidemment, se greffer à une organisation ou un club demande un minimum de validation. D’ailleurs, assurez-vous que vous avez une belle couverture en assurance durant le camp, et ce, à l’extérieur du pays. Faites des recherches préalables pour être certain que votre assurance couvre les activités que vous allez faire durant le camp.
Vérifier aussi que l’équipe d’experts entraîneurs soit qualifiée et fédérée.
Physiologiquement, construction ou destruction?
Les triathlètes nord-américains s’évadent généralement vers la chaleur et le soleil, question d’accumuler les kilomètres de vélo, de course et de natation.
Un camp d’entraînement est sans équivoque un plus dans une planification de saison. Il permet à l’entraîneur de placer une base de volume en endurance fondamentale. Parce que le triathlète n’a pu placer le volume souhaité sur le vélo dans la saison hivernale, la prédominance du camp sera généralement sur le vélo. Il est aussi facile de comprendre que l’augmentation du volume à vélo a moins de chances de causer des blessures à cause de son mouvement concentrique, sans impacts.
Un camp se veut aussi une excellente occasion de prendre le temps de corriger quelques lacunes techniques à la natation et à la course. Les vieux routiers vous parleront de quantité de volume; moi, je vous parle de qualité d’entraînement. Répéter un geste mal fait 10 000 fois ne vous fera pas avancer plus vite. Et c’est sans parler des risques de blessure.
Le retour, la récupération et la consolidation
La fin du camp, le long vol de retour et le retour à la routine sans compter la surcharge de 500 % en volume durant le camp amèneront définitivement de la fatigue. Vous devrez, pour consolider ces belles heures d’entrainement, vous accorder du repos. Je recommande généralement à mes athlètes une semaine de récupération incluant au minimum deux journées de repos consécutives. Le retour des séances de qualité telle une séance de puissance aérobique maximale (PAM) pourra se faire progressivement, vers la fin de la semaine.
La fatigue sera différente pour chacun. Soyez à l’écoute de votre corps et assurez-vous de bien récupérer. Votre saison en sera améliorée.
Bon retour et bonne saison!
À propos
Francis Bachand est entraîneur-chef, spécialiste du développement vélo et fondateur de Sports Capitale, une structure qui comprend le Triathlon Duchesnay et Les Classiques Capitale ainsi que les clubs Capitale Natation et Capitale Triathlon.