Fractures de stress en course à pied – guide pratique

Les fractures de stress peuvent être un frein à votre progression en course. Grâce à cet article, vous saurez maintenant comment les reconnaître et bien les prévenir.

Par Lauriane Benoît

À l’automne, nombreux sont ceux qui augmentent leur volume d’entraînement en course à pied. Que ce soit pour la saison de cross-country ou celle des marathons, les motivations pour repousser un peu plus loin nos limites physiques sont bien présentes, et je vous comprends.

Mais gardez en tête que la course à pied, contrairement à la natation et le vélo, implique une série de sauts à haute vélocité sur une jambe, ce qui cause un stress mécanique important sur les tissus. Prenez donc garde aux fameuses fractures de stress, qui sont particulièrement fréquentes ces temps-ci à ma clinique. 

Qu’est-ce que c’est? 
Lors d’un entraînement intense de course à pied, on engendre des blessures microscopiques à nos os. Ne paniquez pas… Avec une bonne récupération, ces micro-lésions vont permettre aux os de se reconstruire de façon plus robuste et tolérant au stress mécanique. Par contre, sans cette précieuse récupération, ces micro-lésions s’accumulent pour former une faiblesse structurelle bien notable au niveau de l’os qu’on nomme fracture de stress. 

Comment la reconnaître? 
C’est une douleur bien précise et vive sur un os, souvent accompagnée d’une légère enflure. Faire des sauts sur place engendre en général beaucoup de douleur. 

Saviez-vous que… 

  • Les fractures de stress représentent 10 % des pathologies rencontrées en médecine du sport1
  • Chez les coureurs, 40 % des fractures de stress se retrouvent au niveau du pied et 33 % au niveau du tibia.1
  • À chaque pas, lors de la course à pied, le membre inférieur au sol absorbe jusqu’à 250 % du poids corporel.2
  • La guérison d’un os peut prendre entre 4 et 12 semaines selon la localisation de la fracture, le délai avant la prise en charge et l’adhésion au traitement.1
  • Les fractures de stress à la malléole médiale (cheville interne), au talus, au naviculaire , à la base du 5e métatarse et aux sésamoïdes guérissent beaucoup moins bien, d’où l’importance de les faire suivre par un professionnel de la santé.(voir l’image ci-dessous)1


Source: Mandell, J.C., Khurana, B. & Smith, S.E. Stress fractures of the foot and ankle, part 2: site-specific etiology, imaging, and treatment, and differential diagnosis. Skeletal Radiol 46, 1165–1186 (2017). https://doi.org/10.1007/s00256-017-2632-7 

Quoi faire… 
En prévention? 

  • Quantifiez votre stress mécanique, c’est-à-dire respecter la capacité d’adaptation de votre corps. Une augmentation du volume et de l’intensité dans un sport comme la course à pied doit se faire de manière progressive et contrôlée. Il est à noter que la quantification du stress mécanique doit aussi tenir compte de tous les facteurs du quotidien (sommeil, nutrition, nombres de pas dans la journée, etc.)

     

     

 

S’il est trop tard et j’ai mal! 

  • Consultez un professionnel de la santé le plus rapidement possible (médecin, podiatre, physiothérapeute, chiropraticien, etc). Ce dernier pourra faire les tests cliniques et les imageries médicales nécessaires pour confirmer le diagnostic. Il établira également un plan de traitement adapté à votre situation et vous guidera dans votre retour à l’entraînement.
  • Cessez de courir avant votre rendez-vous avec ledit professionnel de la santé. Si la mise en charge est difficile pour vous, utilisez des béquilles ou une botte de décharge. Sinon, porter une chaussure à semelle rigide en tout temps, même dans la maison.
  • Remplacez la course par du vélo ou de la natation.

     

     

Bref, recevoir le diagnostic de fracture de stress peut être stressant (jeu de mot ici!). Il faut effectivement être patient pour quelques semaines ou quelques mois avant de reprendre notre sport «chouchou». Peut-être allez-vous vous rappeler d’elle au moment où l’envie vous prendra de pousser un peu trop la machine? 

À propos
Dre Lauriane Benoît, podiatre, pratique dans la région de Québec depuis 2022. Son intérêt pour sa profession ne cesse de croître, surtout pour ce qui touche la podiatrie sportive et l’imagerie médicale. Pratiquant la course à pied depuis maintenant 10 ans, elle s’adonne maintenant au triathlon.

Références: 
1-Saunier, J., & Chapurlat, R. (2018). Stress fracture in athletes. Joint Bone Spine, 85(3), 307–310. https://doi.org/10.1016/j.jbspin.2017.04.013
2- Mann RA: Biomechanics of running. In D’ Ambrosia, RD and Drez D: Prevention and treatment of running injuries, ed 2. Slack, New Jersey, 1989

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